Date de création : 2019

PROFESSION : POETE

Profession : poète

Récital Edmond Rostand (1868-1918)

composé et interprété par Jacques Mougenot

Le spectacle d’une durée de 1h15 est un récital (les textes sont dits par le comédien et non lus)

Note d’intention : Edmond Rostand, le glorieux auteur de Cyrano de Bergerac a aussi écrit une œuvre poétique importante mais hélas moins connue, et pour cause, ses 3 recueils de vers : Les Musardises, Le Cantique de l'Aile, Le vol de la Marseillaise, n'avaient pas été réédités depuis les années 20 ! Cette année de commémoration est l'occasion de voir ces trois ouvrages enfin réunis en un seul volume, édité par TriArtis avec le soutien des Célébrations Nationales. Jacques Mougenot en a extrait les plus beaux morceaux pour composer son récital " Profession : Poète ! " Il nous fera entendre, découvrir parfois, et aimer sûrement, ces chefs-d'œuvre poétiques dont l'esprit, la grâce, l'humour, la profondeur, la verve, la portée humaine et philosophique, voire la théâtralité nous prouveront que chez Rostand, le poète et l’homme de théâtre ne font qu’un.

Commentaire d'une spectatrice : "...je tiens à vous dire combien, par votre talent, vous avez sublimé la merveilleuse poésie de Rostand dont les mots sont d'une richesse exceptionnelle. Tout au long de votre récital, j'ai « vécu » cette poésie, j'en ai savouré la beauté, l'humour, l'émotion et tant d'autres choses qu'il m'est difficile de mettre en... mots ! Bien souvent, en vous écoutant, j'ai cru être devant un tableau, notamment de Corot ou de nos magnifiques impressionnistes. Merci Monsieur pour ce moment de partage poétique."

Pourquoi dire Rostand aujourd’hui ?

Et d’abord pourquoi dire Rostand ?

Parce que les poèmes de Rostand sont ceux d’un auteur dramatique ! Ceux d’un poète qui a besoin, pour se faire comprendre, d’un interprète ! Certes on appréciera dès la lecture le charme, l’esprit, l’invention prosodique et verbale, l’humanité profonde et altière, et mille autres qualités de cette œuvre poétique méconnue, on y discernera peut-être aussi des faiblesses, des inégalités, des désuétudes ou des outrances, mais seule l’interprétation d’un comédien nous en restituera le lyrisme familier, le mouvement dramatique, les rythmes organiques, et en un mot : le souffle.

Pas, ou peu, réédités depuis les années 20, c’est par la tradition orale en quelque sorte que j’eus la chance, il y a 35 ans, de découvrir ces poèmes, portés par la voix d’un comédien, celle de Jean-Laurent Cochet. Il en faisait travailler à ses élèves, et lui-même en disait – magistralement – dans ses spectacles poétiques : je me souviens d’un Rostand l’enchanteur à la salle Gaveau qui avait littéralement envoûté le public et l’apprenti-comédien que j’étais alors. Je me souviens aussi dans cette même salle d’un Hommage à Mary Marquet où il disait à son tour tous les grands textes (et parmi eux, ceux de Rostand bien sûr) que cette exceptionnelle diseuse avait mis au programme de ses fameux récitals. Ces poèmes, c’est le poète en personne qui les lui avait dits, dans l’intimité, puisque Mary Marquet fut le dernier amour d’Edmond Rostand, son dernier rayon de soleil nous dit le biographe Paul Faure. Elle avait 20 ans quand elle l’a connu, 23 quand il nous a quittés au lendemain de la Grande Guerre. Et puisqu’Alexis Michalik, dans la préface de ce livre, comme dans sa pièce « Edmond », rappelle le rôle de muse, d’alliée et de confidente qu’a tenu auprès du poète son épouse Rosemonde Gérard, je crois justice de souligner ici celui d’ambassadrice, de promotrice de l’œuvre poétique d’Edmond Rostand, qu’a joué Mary Marquet au milieu du XXe siècle. Je voulais, à l’instar de Coco – ainsi appelait-elle avec une tendresse bourrue son plus fervent admirateur – lui rendre cet hommage.

Et puis, pourquoi aujourd’hui ?

Sous-entendu : un siècle après sa mort, les poèmes d’Edmond Rostand peuvent-ils encore nous toucher comme ils ont bouleversé ses contemporains ? Pas tous, bien sûr. Il y a dans Le Cantique de l’aile bien des vers de commande ou de circonstance dont les circonstances justement nous échappent, mais il y a aussi « Les mots », déclaration d’amour à la langue française qu’inspira à l’académicien Rostand une réforme de l’orthographe, déjà. Il y a dans Le vol de la Marseillaise bien des vers patriotiques qui n’ont d’intérêt aujourd’hui que documentaire ou historique, mais il y a « Le barrage », récit rimé plus que poème, sobre et cru comme le cliché en noir et blanc d’un reporter de guerre, à quoi nul ne sera insensible. Et puis il y a dans Les Musardises, parmi bien d’autres merveilles, « Le divan », « Le mendiant fleuri », « Le contrebandier », « Matin » ou « Silence » qui à eux seuls convaincront le lecteur que Rostand, comme les grands classiques dont il est le pair, s’adresse aux gens de toute époque, de tout âge et de tout milieu.

Jacques Mougenot

En savoir plus sur le livre " L'oeuvre poétique d'Edmond Rostand" : https://www.jacquesmougenot.com/actualites/loeuvre-poetique-dedmond-rostand